Resumen
Le risque opérationnel est souvent au c?ur de scandales financiers très médiatisés. L?étude des facteurs explicatifs de ces risques revêt ainsi toute son importance. Les cas de fraudes, de dirigeants ou d'administrateurs d?entreprises ou de banques poursuivis en justice sont autant d?éléments qui ont attiré l?attention sur le rôle de la gouvernance.L?analyse causale des pertes opérationnelles révèle l'existence d'une multitude de facteurs-clés sous-estimés ou occultés dans la banque et qui sont liés à des comportements humains eux-mêmes orientés par des dispositifs de gestion. Les dirigeants ont eu la tentation de se focaliser plutôt sur des causes techniques, externes, économiques ou autres mais remettent rarement en cause leur responsabilité managériale.Notre étude empirique menée sur un échantillon de 10 banques tunisiennes cotées sur la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis pour la période 2005-2015 nous permet, tout d'abord, de confirmer que les déterminants des risques opérationnels dépendent essentiellement des caractéristiques des systèmes bancaires de chaque pays.Nous avons ensuite pu constater que le niveau d?endettement, la concentration de propriété et la propriété managériale constituent des mécanismes de contrôle efficaces. Par contre, la taille du conseil d?administration, la propriété publique et la propriété étrangère semblent aggraver les dysfonctionnements opérationnels. Par ailleurs, le cumul du pouvoir, l?indépendance des membres du conseil d?administration et la qualité d?audit externe n?ont pas d?effet significatif sur le risque opérationnel. Nos résultats montrent enfin que les mécanismes de gouvernance n?ont pas assuré jusqu?à présent leur rôle de contrôle et de garant de la bonne gestion du risque opérationnel.